Dans des situations complexes (ex : relance de l’inflation, baisse du pouvoir d’achat), la loi française protège les locataires par un ensemble de mesures (ex : encadrement des loyers, interdiction de louer des écrans thermiques, limitation des augmentations d’IRL, etc.) . Ce qui est clair, cependant, c’est que les loyers augmenteront fortement en 2023.

Quelle est l’ampleur de cette augmentation ? Quelles sont les villes qui connaissent les plus fortes hausses de loyers, quelle est la situation dans les villes avec des freins à loyer ? Quelles conclusions pouvez-vous tirer du loyer de l’année dernière ?

A Sens, ville située dans le département de l’Yonne, la hausse des loyers locatifs d’habitations est en moyenne de 3.5 % !

D’après les chiffres que nous avons collectés, les loyers dans 10 grandes villes françaises ont augmenté en moyenne de plus de 3% sur l’année écoulée. Notons également que la hausse des prix des loyers dans les cinq aires métropolitaines a dépassé 3,5 % (d’où la dernière évolution annuelle de l’indice des loyers). La croissance des loyers est la plus forte dans la capitale du département d’Illes-et-Vilaine et en région Bretagne. Les prix des locations au m² (locations meublées et vides confondues) à Rennes ont augmenté de 5,1 % en 2022. Dans ce que les Celtophiles appellent Roazhon, on peut louer un appartement meublé pour 16,50 € le mètre carré.

Les classements restants des grandes villes avec les augmentations de loyer les plus élevées en 2022 se répartissent comme suit :

▶ Nice (+ 4,8 % par an / appartement meublé + 5,6 % / vide + 3,6 %),

▶ Marseille (+4,8% sur un an),

▶ Strasbourg (+4,2% sur un an),

Toulouse (+3,7% sur un an). « L’attractivité du marché immobilier mondial a influencé le marché locatif et Marseille en est un parfait exemple. La ville de Marseille a longtemps proposé des prix particulièrement attractifs, mais est aujourd’hui en plein phénomène de rattrapage. En deux ans, les prix de l’immobilier ont augmenté de +25,3% et les loyers de +6,3% sur la même période, soit un surplus annuel de plus de 215 € par an sur le loyer d’un appartement meublé de 20 m².

Les lois à venir visent justement à protéger les locataires dans cette tendance haussière », a déclaré Thomas Lefebvre, directeur scientifique d’Aviv Group.

Les loyers flambent même dans les villes moyennes !

Longtemps délaissées au profit des grandes villes, les villes moyennes gagnent en attractivité du fait de la crise sanitaire. Des prix de vente et de location compétitifs en ont fait un véritable eldorado. Cependant, notre analyse montre que même les villes moyennes ne sont pas à l’abri d’une hausse des loyers en 2022. Les prix des locations à Mérignac ont augmenté de 8% l’an dernier. Les loyers au mètre carré de Quimper ont augmenté de 4,6 % en un an (et de 10,7 % en deux ans), mais Quimper reste l’une des villes les plus attractives. Par exemple, le loyer d’un logement meublé à Quimper représente le tiers du loyer d’un logement meublé à Paris.

Au mètre carré de ventes à Paris Bien que les prix baissent (-1,2 % sur l’année), les loyers les prix à Paris ont enregistré une hausse de 1,8% par an. Les tendances dans les autres villes de contrôle des loyers sont les suivantes.

Lyon (+0,4% sur un an),  Bordeaux (-0,8 % sur un an). A noter également que la Ville de Paris est habilitée depuis le 1er janvier à contrôler l’encadrement des loyers et à sanctionner les propriétaires trop cupides. « Quatre ans après sa mise en place, de nombreux biens sont encore proposés à des loyers non conformes à la réglementation locative. Il sera intéressant d’analyser si cette nouvelle méthode change la donne », précise Thomas Lefebvre.